Kettil porte sur lui l'odeur du cuir fatigué qui compose certaines parties de ses vêtements ; le musc atténué par l'usure, masqué par la poussière des chemins et la senteur riche de la terre.
La barbe couvrant ses joues semble décidée à ne jamais dépasser le vague centimètre, suffisant au moins à le vieillir assez pour avoir l'air d'un homme, malgré la candeur qui guette encore au coin de ses lèvres, lorsqu'il lui prend de sourire trop largement.

Il aurait été bel homme, un fier viking, s'il avait dépassé le mètre soixante-dix. Ce ne fut pas le cas, et s'il se fait aisément surclasser en taille et en corpulence par le moindre guerrier, on devine chez lui une force nerveuse et sèche.

Ses cheveux bruns, ses sourcils fournis et l'arc de ses lèvres tendent à lui donner l'air sombre. Son tempérament semble plus lymphatique qu'autre chose. Attentif, rêveur, silencieux, volontiers calme, il parle à intonations lentes et basses.